Samedi dernier, j’étais la plus surexcitée des hirondelles… A 8h15, embarquant notre chien dans le coffre (toujours un dépressif de la solitude…), nous sommes partis à Lyon…
Ce n’était pas pour une découverte de la ville. Lyon, je commence à très bien connaitre. Nous y allons 4 ou 5 fois par an depuis des lustres, pour arpenter les vieux quartiers. Nous y avons nos habitudes, et nos petits restos préférés (du genre où les touristes ne vont pas)…
Ce samedi là, c’était pour tout autre chose… L’année dernière, déjà, j’avais eu très envie de me rendre au marché des soies, mais à cause de la fatigue consécutive aux chimios, cela n’avait pas été possible.
Il y a 3 jours, c’était donc le grand jour ! Je m’imaginais furetant dans les allées, retenant ma respiration devant les étoffes chatoyantes de grand luxe… En secret, j’espérais dénicher un petit coupon pour me confectionner un coussin haute couture… La réputation des soieries de Lyon n’étant plus à faire, je trépignais…
Arrivés dans le quartier du Palais du Commerce, il n’y avait que très peu de circulation, une chance incroyable… Il faisait un temps magnifique et la température était douce, un vrai bonheur !
Sans chercher 2h une place de stationnement, dans ce quartier où nous n’avions pas l’habitude d’aller, nous avons trouvé de suite un parking souterrain.
Comme il était encore tôt, nous avons décidé de faire une petite promenade avec boule de poils. Dans le parking, nous avons tourné et retourné encore, pour trouver la sortie… Heureusement, nous avons enfin aperçu l’ascenseur. Une femme était devant. J’ai été très étonnée qu’elle nous lance un drôle de regard… C’est comme si elle n’avait pas vu de chien depuis des années…
Arrivés au RDC, nous sommes sortis de l’ascenseur, en continuant notre conversation, et sans regarder réellement autour de nous… Et là, le choc… Nous étions en plein milieu du magasin Monoprix… entre les cosmétiques et les sacs à main… Tout le monde nous regardait avec un air mauvais…
Grand, mais alors vraiment grand moment de solitude… Nous sommes restés là, plantés, ahuris, comme des touristes d’une autre planète, sans savoir que faire… C’était tellement inattendu et étrange, de se retrouver là, au lieu d’être dans la rue…
A ce moment là, un vigile du magasin a littéralement foncé sur nous… Le genre 1,90 de haut, sur 1,50 de large… Chouchou les grandes pattes, a commencé à grogner et à montrer les crocs… Heureusement, c’était mon andalou qui le tenait en laisse… Sentant venir le problème, je me suis alors penchée vers l’ oreille du fauve, et doucement, lui ai murmuré : « pleure, mon chien, pleure »…
Aussitôt dit, aussitôt fait… En bon élève docile et appliqué, mon chien s’est couché sur le côté, à ramené ses longues pattes vers sa tête, et s’est couvert les yeux, en gémissant bruyamment… (je n’ai pu prendre la scène en photo, mais c’était du genre de cela…)
L’avantage d’avoir un cancer, c’est que l’on se retrouve avec beaucoup de temps libre… J’ai mis une partie de ce temps à profit pour parfaire le dressage du monstre, et lui apprendre de nombreux tours improbables et inutiles, mais qui font toujours leur petit effet, surtout devant des inconnus…
Et cela a été le cas… Les gens autour de nous, ont commencé à rigoler, et même le cerbère de service a esquissé un sourire devant le chouineur allongé… Après nos plates excuses, il nous a demandé de reprendre l’ascenseur. J’avais vu, assez près de nous de grandes portes vitrées donnant sur l’extérieur, mais il n’a pas cédé…
De retour au sous sol, impossible de trouver le fléchage pour la sortie… Une galère monstrueuse… En ultime recours, nous avons poussé une porte de sortie de secours, et là, ô miracle, nous nous sommes retrouvés dehors…
Nous avons marché un moment, profitant de cette matinée radieuse. Le Palais du Commerce était à quelques mètres, et après avoir ramené le chien, nous nous y sommes rendus.
Le tapis rouge était déployé, et il n’y avait personne…
Je me suis prise pour un oiseau princier…
A l’intérieur, il fallait acheter un billet. Cela a été une surprise, (mais le prix d’entrée était très modique) et cela a renforcé mon idée, que j’allais voir de petites merveilles…
C’était la 1ère fois que nous entrions dans ce beau bâtiment du 19ème siècle. J’ai de suite trouvé les plafonds magnifiques et richement décorés. Rien que par le lieu, cela valait le déplacement…
Nous avons décidé de commencer l’expo par la grande salle de la corbeille. Déjà, ce n’était pas du tout comme je me l’imaginais… Je ne sais pas pourquoi, je pensais y trouver de très nombreux stands, mais c’était loin d’être le cas…
Et grande tristesse, je n’ai pas vraiment aimé. Ni les couleurs, ni les impressions… Rien de chatoyant, d’éclatant, d’étincelant, rien… De nombreux petits morceaux disposés sans vraiment de gout dans des pochettes plastiques, des coupons qui semblaient dater de plusieurs années, rien d’extraordinaire… Le tout en désordre et sans réelle harmonie de couleurs… Des coupons accrochés sur des pendants, tels de vieilles chemises…
Rien qui prête au rêve, rien qui emporte ou transporte…
J’ai vu malgré tout un magnifique étalage de mercerie… Le problème, c’est que je n’avais pas fait 150 kms pour voir des boutons et des mètres de galons…
La seule chose craquante que je retiens, c’est cet adorable petit sapin, décoré de porte clés pompons, mais bon…
Nous nous sommes ensuite rendus au 1er étage,
celui des accessoires.… Et là, rien non plus d’extraordinaire. Les mêmes prix que partout, et peu d’originalité…
Je me suis retrouvée dehors, carrément dépitée, et de fort mauvaise humeur… Moi qui me faisait une telle joie de cette journée, c’était mal parti…
Nous avons donc décidé d’aller déjeuner. Il était déjà assez tard, et nous sommes restés dans le même quartier. En passant, j’ai reluqué un joli petit restaurant…
Un coup d’œil rapide à la carte, tout semblait bien. La terrasse extérieure était pleine, mais il restait des tables à l’intérieur… Au moment de rentrer, j’ai aperçu un serveur à l’attitude hautaine et désagréable, claquer d’un air supérieur, une corbeille de pain sur une table…
Je me suis ravisée, tant pis pour ce joli restaurant, il ne me faisait plus envie… Au bout de 3 minutes, nous sommes entrés dans un endroit plutôt sympa, à l’atmosphère décontractée, très différent du 1er…
Des plats simples mais bons (un croustillant chèvre /miel et une délicieuse salade au vinaigre de framboise pour moi…
En entendant les soupirs de satisfaction de la table d’à côté au sujet des desserts, nous n’avons pas résisté : une crème brulée et une panna cotta… Les desserts les plus simples ne sont pas toujours les meilleurs, dans les restaurants, et j’en ignore la raison… Mais là, franchement, c’était absolument délicieux, même si la présentation ne le laissait pas forcément penser…
Dans l’après midi, je me suis vengée de ma matinée quelque peu gâchée, en faisant un peu de shopping, et j’ai retrouvé le sourire avec de petits achats plaisir :
Un nouveau beurrier pour remplacer celui que venait juste de casser mon oiseau rare, peu délicat avec la porcelaine…
Une jolie nappe de fête, grise avec des motifs argentés, et deux oiseaux décoratifs à suspendre…
Des décorations de Noël, toutes mignonnes sous cloche de verre,
Un pull doux et moelleux à souhait avec des volants en bas, pour ressembler à une ballerine…
Un petit foulard (et oui, j’ai quand même rapporté de la soie, mais pas de l’expo !) à pois qui va à merveille avec ma veste de la même couleur…
Un carnet et un torchon, pour une amie qui aime le noir, le blanc et les chouettes… (franchement, trouver le tout réuni, j’ai eu trop de chance…)
Et puis cela a été le retour…
Une journée mitigée mais placée sous le signe du soleil, alors…
Et vous, le marché des soies, vous connaissez ?
Heureuse de faire ta connaissance via ton blog. Merci de nous faire partager ta ballade. Une belle découverte pour moi que ce palais du commerce.
merci Pixie, de ton passage…
Oh là tu m’as bien fais rire Nirondelle; tu es tombée dans un piège ou presque: ton « palais » du commerce n’est en fait que le siège de la chambre de commerce de Lyon, aide et conseil à la création pour les petites entreprises et commerces……… et la belle et grande salle c’est la Bourse de Lyon où, enfant je courais autour de la corbeille en attendant avec impatience que mon Grand Oncle qui était Agent de change me récupère après avoir fait quelques affaires auxquelles je ne comprenais rien du haut de mes 8 ou 9 ans…… et heureusement le palais de la bourse ne favorisait aucune manifestation commerciale, ce qui aurait inévitablement retardé le Tonton qui m’emmenait ensuite dans un Vrai Palais, aux Galeries Lafayette toutes proches, il suffisait de traverser la rue et j’étais émerveillé !!……….. au rez-de-chaussée, de très jolies jeunes dames me tapotaient les joues et voulaient absolument me parfumer, comme si je sentais mauvais. Je prenais alors l’énorme main du tonton pour le tirer vers l’escalator (1er étage………articles de cuisine.) on continue tonton s’il te plais….escalator……(2ème étage…..dessous féminins………….tiens, tiens Tonton serait il fatigué ??), mais non il accepte de prendre le nouvel escalator (sans aucun intérêt de même que suivant), et nous voilà au 5ème étage, enfin, enfin, enfin……je le connais moi tonton cet étage et il me plais bien……………..mais là c’est Tonton qui me tire par la main jusqu’à l’escalator final qui nous porte à la terrasse où se trouve un bon restaurant: là j’apprends a être patient et surtout a apprécier des bonnes lyonnaiseries, bref………..
Après je descends au 5ème enfin, ,,,,, et là j’ai le droit de choisir ce que je veux, mais un jour il a fallu que je discute ferme car je voulais une canne a pêche……….. et l’Oncle m’a acheté la canne, des bottes, un panier garni de plein d’ustensiles, un ciré !!! manquait plus que les asticots.
Tu comprendras que ton « palais » lyonnais, je l’aime beaucoup moi, pas autant que mon Grand- Oncle, qui était un homme exceptionnel……………
Bon revenons à nos moutons Noiseau, tes belles soiries, les actuelles, sont souvent les créations de dessinateurs lyonnais comme mon ami défunt qui vendait ses croquis au Japon pour financer le Jazz Club de Lyon où j’ai pu jouer souvent.
Ouisou et si tu veux venir à Lyon, je connais un peu…………………
Si pour le 8 décembre, nous pouvons vous acceuillir, ton Hidalgo et toi c’est avec plaisir et je crois que Moustique et son mari seraient des nôtres.
Donc, j’ai des chambres libres maintenant………………….alors pourquoi pas ???????????
Je le savais, Yorky, pour les 2 infos sur le Palais du commerce et de la bourse, mais j’ai repris les annotations figurant sur l’expo… J’ai beaucoup aimé tes aventures aux galeries lafayette, hi hi hi !!! pour ce qui est de ta proposition du 8, malheureusement, je ne verrai pas la belles lumières de ta ville, je suis prise le WE pour la célébration d’une amie proche qui fête, la jeunette, ses 40 ans… Cela ne nous rajeunit pas, hein ? Et ensuite, après la pause festive, je reprends mes dossiers… Mais c’était très gentil de ta part d’y penser… Ouisous à toi.
Hé bien je ne connaissais pas !!! Moi qui aux premières lignes pensais que tu allais sur Lyon voir un autre toutou…j’ai été un peu déçue !
Contrairement à toi je ne connais pas non plus cette ville, un peu éloignée de mon Anjou natal!! Mais j’ai été ravie de lire tes pérégrinations … Et de constater tes talents de dompteuse!!!
non, ma belle hirondelle, je ne connais pas, et ce que tu en décris ne me donne pas l’envie d’y aller!
il faut dire que dans une de mes vies antérieures, j’ai travaillé de beaux tissus, brodé avec du fil d’or( oui, du vrai) alors, tout cela a cessé de m’éblouir depuis très longtemps, même si naturellement , j’aime les beaux tissus quand je peux me les offrir!
finalement, je t’aurais plutôt suivie au restaurant!
point positif malgré tout pour toi: comme tu ne t’es pas offert une montagne de soie, tu as pu acheter de belles décorations….