Leonard a rejoint Marianne…
Peut être que ce soir, sur le fil électrique au dessus de la petite maison blanche de Hydra, deux oiseaux se sont retrouvés…
So long Marianne…
Leonard a rejoint Marianne…
Peut être que ce soir, sur le fil électrique au dessus de la petite maison blanche de Hydra, deux oiseaux se sont retrouvés…
So long Marianne…
Quand arrive la fin de l’année, je suis d’une impatience exécrable…
Les soirées de fête des grands hôtels sont nombreuses, mais celle dont j’attends avec le plus de hâte le carton d’invitation, c’est la soirée du Beau Rivage…
Le beau Rivage fait partie des hôtels d’exception de Genève, mais il est différent. Peut être à cause de son histoire, d’ événements particuliers en son sein, comme en 1918, dans le salon Mazarick, la signature de la création de la Tchécoslovaquie. De très nombreuses personnalités, en y séjournant régulièrement, ont donné à ce lieu un âme toute particulière et incomparable…
C’est au Beau Rivage que Sissi impératrice d’Autriche, qui séjournait dans sa suite habituelle, est décédée, en 1898, après avoir été poignardée sur la rive du lac. Une vitrine expose certains de ses effets personnels, et je regarde ses accessoires, qui ont traversé le temps et les modes, avec toujours beaucoup d’émotion…
C’est également au Beau Rivage qu’en 1872, dans ses salons, s’est réuni longuement le tribunal arbitral au sujet de l‘«affaire Alabama».
Franklyn et Eleanor Roosevelt, qui descendaient toujours à Beau Rivage, lors de leur séjour helvétique, y ont ébauché la charte des Nations unies. C’est aussi dans cet hôtel, que Sotheby’s en 1987, organisa la vente fabuleuse des bijoux de la princesse de Windsor, dans le salon de Brunswick.
Cet hôtel mythique qui mêle Histoire et histoires, a pour particularité d‘être resté depuis ses origines, au sein de la même famille. C’est probablement pour cette raison qu’il se distingue des palaces plus contemporains, très beaux, certes, mais sans ce supplément d’âme…
Voilà pourquoi, j’aime tant la soirée de fin d’année du Beau Rivage…
L’année dernière le thème en était : « la maison magique » et l’ambiance très « Alice au pays des merveilles » était surprenante, inattendue et singulière… Un vrai bonheur pour les yeux…
Autant dire que dès le mois de novembre, je ne cesse de minauder, comme une enfant gâtée, auprès de mon oiseau rare, avec des désespérés : « dis, tu crois qu’on va être invités ? » Parce que tout le problème est là… Ce n’est pas moi, qui suis invitée, mais Mr Oiseau…
Notez que je mets ma susceptibilité et mon égo de côté pour vous confier la chose…
Moi, je ne suis que celle qui remplit avec reconnaissance éternelle, le petit coupon réponse, en notant mon nom, avec une écriture appliquée à la mention « viendra accompagné de… », dépose le tout dans l’enveloppe jointe, et hop, à la Poste… Au fil des années, je me suis dit qu’un jour, peut être, c’est Mme Hirondelle que l’on inviterait, accompagnée de Mr, mais rien à faire… Je fulmine en secret, sans rien laisser paraitre de ce désespoir bien puéril… Tant pis, l’important, c’est d’en être…
Je ne suis pas particulièrement attirée par le luxe, du moins, c’est ce que je m’évertue à dire et redire…
Mon oiseau rare pouffe discrètement lorsque j’énonce cette vérité… Ce qu’il y a, et cela n’est pas de ma faute, c’est que cette soirée, elle me convient parfaitement… Des lumières douces, une déco féerique, des petites choses délicates à se mettre le bec, de la poésie, de la magie, une vraie bulle de luxe discret et jamais ostentatoire…
De toute façon, le 1er qui affirme que ce genre d’évènement est tout à fait inutile, je lui réponds que c’est entièrement vrai, mais que moi, l’hirondelle avec 21 chimios dans les plumes, j’ai le droit maintenant d’aimer prendre du bon temps, de considérer les futilités comme importantes, et l’envie d’exhiber mes VRAIS cheveux qui heureusement atteignent maintenant une longueur présentable…
Et toc… (j’ai remarqué d’ailleurs, que parler du cancer, cela rend muet n’importe quel interlocuteur désagréable… Finalement, être malade comporte quand même quelques avantages…)
Ce n’est d’ailleurs pas pour les buffets que j’aime tant me rendre à cette soirée annuelle. Tout y est excellent et recherché, mais je suis du genre oiseau rassasié après 3 sushis, et en plus je ne coûte pas bien cher en petites bulles, je n’aime pas l’alcool…
Non, c’est vraiment pour le plaisir des yeux… La déco qui m’inspire, la présentation des plats, la mise en valeur du thème, et aussi, et surtout la possibilité, en étant accompagnée du personnel si gentil de l’hôtel, d’avoir accès aux plus belles suites… Celle de Sissi, et les autres… Contempler le lac la nuit, des derniers étages, admirer les extraordinaires créations florales, s’étonner des dernières innovations hi tech côtoyant les meubles anciens signés, etc.…
Cette année donc, je frémissais dans l’attente du fameux sésame, et il est arrivé… Avec pour thème « le jardin féerique »… Pour un oiseau comme moi, c’était surement le plus beau des présages…
L’angoisse est alors arrivée… Qu’est-ce que j’allais donc bien me mettre sur les plumes ? C’est fou cela, comme dans ces cas là, on regarde son dressing d’un œil vide et morne… Ce truc là, non, pas la bonne couleur, cette robe, pas assez chic, pas la bonne coupe, pas la bonne taille, pas la bonne forme, pas la bonne longueur… Des tonnes de prétextes finalement à l’achat de LA robe pour la soirée du Beau Rivage… Cette année, je suis contente, j’ai trouvé ma tenue en quelques minutes… Essayage et achat immédiat… Pas d’allées et venues hésitantes, pas de doute, pas de questionnement… Le coup de cœur instantané…
Parce que oui, vous l’avez compris, il faut être la plus belle, surtout si on a la chance de gagner à la tombola et de recevoir son prix devant tout le monde…
Le mot « tombola » vous évoque quelque chose ? Non, parce que moi, pendant des années, j’ai vécu un vrai supplice avec ce genre de chose… Si vous avez des enfants, alors vous voyez surement de quoi je parle…
Chaque fin d’année scolaire, c’était le bonheur… La fin de la surveillance des devoirs, de la révision des trucs stupides en math.… Tout le monde ne pensait qu’aux vacances, au soleil, et accessoirement à la fête de fin d’année… C’était un moment chouette, la fête de fin d’année… Moi j’aimais beaucoup faire des gâteaux, et les décorer avec amour… Je me rendais même toujours disponible pour mettre en place les activités, tenir un stand de pêche à la grenouille, ou faire le ménage, le soir venu… Pleine de bonne volonté l’hirondelle, pleine de sourires attendris… Sauf que cela ne suffisait pas à m’épargner l’angoisse de la tombola… Le jour de la tombola, c’était sympa, ça… Les petits billets tirés au sort, les lots parfois carrément miteux, la joie des enfants de gagner un truc infâme sponsorisé par le commerçant du coin… Le problème c’était la vente des billets… Chaque bambin se voyait remettre 1 ou 2 carnets complets, à vendre à des âmes charitables… Et ce truc, proposé, imposé par les maitresses d’école, me rendait furieuse… Parce que vous voyez, vous, des petits hauts comme 3 pommes, déambuler dans le quartier, les billets à la main ? Trop la honte… Si encore j’avais eu de la famille à côté, cela aurait rendue la chose moins douloureuse, mais ce n’était pas le cas… Malgré tout l’enthousiasme du monde, il ne m’était pas possible de quémander aux collègues ou au voisins, l’achat de ces maudits billets… J’ai pourtant essayé, mais je me suis vite rendue compte que ce n’était pas mon truc…
J’avais donc, pour m’épargner la boule au ventre devant des refus plus ou moins polis, appliqué une méthode expéditive mais onéreuse, celle de financer tous les billets… Quelques jours après la remise des carnets, je les brandissais vides, en m’écriant : « j’ai tout vendu » ! Odieux mensonge (mais à moitié quand même, puisqu’ils étaient néanmoins vendus…) et en passant par là même, pour la mère de famille la plus dévouée du monde…
Le jour de la tombola, par contre, je n’en menais pas large, croisant les plumes pour que 2 numéros successifs ne soient pas tirés au sort… Cela n’a jamais été le cas, et personne n’a découvert mon infamie… En même temps, je suis bien certaine que les enseignantes n’étaient pas dupes, et que je ne devais pas être la seule à se résigner à ce douloureux subterfuge…
La tombola du Beau Rivage, heureusement, n’est en rien comparable, ouf… Les invités présents se voient remettre à leur arrivée un petit carton à leur nom, déposé dans l’urne…
Voilà, rien à faire, rien à acheter, juste à attendre le tirage au sort, pour des cadeaux n’ayant rien à voir avec un flambant stylo 4 couleurs…
Cette année, les lots étaient très alléchants :
Je n’ai pas fait partie des heureux gagnants, mais peu importe, la soirée était exceptionnelle…
Le hall, paré de fleurs et de lumière donnait le ton…
Les salons avaient été pourvus de tonnelles, de fauteuils en mousse, et de balancelles végétales…
Il y avait de grandes lanternes partout, un vrai jardin extraordinaire…
Des bougies et de jolies lampes, pour une ambiance tamisée et apaisante,
Et d’incroyables petites choses salées ou sucrées… Toutes délicieuses, aux saveurs originales, un vrai délice pour les papilles…
En outre les traditionnelles cuillères, verrines et autres, j’ai pu déguster de petites préparations chaudes, servies dans de jolies petites assiettes et des couverts en argent trop mignons… Des cuisiniers en grande tenue, avec devant eux de grosses marmites en fonte posées sur des plaques chauffantes, proposaient des assortiments savoureux, pour ravir tous les palais, y compris les végétariens. J’ai donc pu goûter des ravioles à la truffe blanche, des gambas à la citronnelle, des morilles avec une crème de courge, un espuma de châtaigne avec des girolles, et du bar en croute de sel. Mon andalou, lui, a craqué (maudit soit il…) pour du chevreuil aux airelles, et du lièvre à la royale.
Quelques heures d’enchantement plus tard,
je suis repartie dans ma rolls ma citrouille, loin des lumières de cette soirée, mais avec un cadeau de consolation…
Et oui, vous le savez peut être, je suis une hirondelle parfaite, mais avec beaucoup de (petits) travers, dont celui d’adorer les cadeaux gratuits ! Et, ô grand bonheur, la soirée du Beau Rivage, se termine toujours par un cadeau… Un cadeau personnel, ce qui veut dire, deux cadeaux si vous venez en couple ! C’est toujours avec une délectation de matou devant un verre de lait…
que je découvre ledit cadeau…
Pour garder un peu de mystère, je ne vous dévoilerai pas le contenu de cette année ! Il faut bien que je me garde quelques petits secrets !…
Voilà, pendant cette soirée, j’ai été une fille hirondelle cancéreuse, transformée en une fée avec une jolie robe, éblouie devant tant exubérance végétale…
Pendant cette soirée, j’ai aussi oublié toute ce cauchemar, pour ne retenir que la magie de ce moment inoubliable, en espérant m’envoler très vite à nouveau, vers les lumières scintillantes du Beau rivage…
J’ai toujours aimé les sapins de Noël… Les arbres très hauts, qui sentent bon l’hiver et la résine, et lourdement chargés de décorations… Sur le sujet, j’ai toujours été dans le côté démesure, excessif à souhait… Chaque année, je changeais de couleur… J’alternais vert/blanc, vert/argent, vert/or… Je coordonnais les guirlandes, les petits sujets et les suspensions, sur le même thème, et cela me plaisait beaucoup…
Et puis, je ne sais pas pourquoi, même si j’adore toujours contempler ce genre de sapins dans la vitrine des magasins, je n’en peux plus, du moins chez moi… Je n’en peux plus de cette abondance, de cette surenchère…
J’ai eu envie de plus de sobriété et de minimalisme… Pour être plus en accord avec moi même, peut être, mais peut être aussi parce que certains matins, lorsque je découvrais mon beau sapin dézingué à cause des courses folles de mes matous, franchement, c’était à attraper une crise de nerfs… Dans ces moments là, les 512 kgs de déco scintillante, vous n’avez plus qu’une envie, celle de les fracasser sur le 1er matou qui s’approche…
J’ai donc radicalement changé de type de sapin… J’ai opté pour 2 arbres en bois recyclé (il n’est jamais trop tard pour bien faire…) décorés de leds. En plus d’être écolos, ils prennent peu de place, et plus d’aiguilles à ramasser… J’aime beaucoup leur côté graphique et minimalisme.
Pour les boules décoratives, j’ai mis à contribution mes petites plumes, pour confectionner des décos, juste avec du fil de fer coloré. Facile à faire, et très rapide. J’en avais vu, déjà toutes faites en magasin, et je me suis dit que je pouvais bien réaliser quelque chose d’approchant… Pour cela, j’ai gonflé de petits ballons de baudruche, entouré le fil tout autour, et dégonflé les ballons. Mes décos ne sont pas toutes d’un arrondi parfait, mais au moins, elles sont faites « maison »… Deux petits oiseaux joliment emplumés sur le haut, et voilà, des petits sapins peu onéreux, et que je pourrai réutiliser l’an prochain…
Mon 3ème sapin est minuscule, mais trop chou… Je l’ai trouvé pour trois fois rien chez Ikea. Vendu à plat, il se monte en 2 secondes, et il est du plus bel effet sur mon ilot de cuisine. Le soir, ses jolis pans miroirs reflètent toutes les lumières du salon…
Pour compléter la déco de ma maison, ce matin, j’ai accroché au dessus des fenêtres, sur les tringles à rideaux, de fines branches récupérées lors d’une escale sur une aire d’autoroute lors de mon récent séjour à Lyon. Liées ensemble avec du fil de nylon transparent, je trouve qu’elles donnent un petit air très « nature » et festif en même temps, avec juste quelques boules branches et de petits fils argentés, qui ondulent joliment au moindre souffle d’air…
Et pour vous, le sapin, c’est plutôt traditionnel, ou plutôt contemporain ?
En matière de déco, à la maison, je suis seule hirondelle à bord… La déco c’est mon truc, mon petit grand bonheur…
Mon oiseau rare me fait confiance, et même si parfois je le sens dubitatif à l’énoncé de certaines de mes idées, le résultat lui plait toujours, et finalement, c’est l’essentiel…
Depuis plusieurs mois, mon obsession tourne autour d’une branche d’arbre. Je vis Manzanita, je rêve Manzanita, je pense Manzanita… J’adore la forme tortueuse de ces branches élégantes. Bref, c’était entendu, nous aurions, dans l’entrée, une énorme branche de Manzanita. Déjà, il fallait en trouver une, et ce n’avait pas été une mince affaire, d’autant plus que, oiseau compliqué que je suis, j’en voulais une dépourvue d’écorce, sablée, à la teinte blanchie et naturelle, du genre de celle ci :
Évidemment, pendant la recherche frénétique de ladite branche, mon homme avait eu la bonne idée de me demander dans quoi j’allais disposer la petite merveille… J’avais déjà réfléchi à la chose… et imaginé le contenant approprié à notre intérieur : un vase démesuré, posé au sol, au col étroit, et blanc, un vase immensément haut, un vase s’étirant vers le ciel… Ce futur vase n’était alors qu’un prétexte à mettre en valeur la gracieuse silhouette de mon branchage…
Dénicher un tel vase, ne paraissait pas en soi une affaire délicate. Pourtant, c’est vite devenu la recherche du Graal…
J’avais assez précisément en tête les dimensions et la forme idéale, quelque chose d’approchant un petit vase que j’avais déjà, et que je trouvais joli,
ou pourquoi pas un vase en verre Leonardo comme ceux disposés dans ma cuisine, et dont j’appréciais beaucoup l’éclat…
Des vases blancs, j’en ai vu un nombre incalculable, mais toujours atteignant un maximum de 100 cm de hauteur… Le vase de mes rêves se devait d’être exceptionnel et bien, bien, bien plus haut que cela…
Le temps passait, et point de vase géant à l’horizon… Je n’avais pas acheté la branche de Manzanita, n’ayant pas trouvé son écrin.
Un soir, alors que mon homme et moi marchions tranquillement dans notre quartier, je suis tombée en arrêt… Là, devant mes yeux, dans la vitrine d’une boutique de déo, fermée malheureusement, se tenait le plus joli, le plus poétique des vases longilignes, d‘un blanc éclatant et pourvu d’ une ligne exquise… Son prix n’était pas indiqué, seule une affiche présentait le nom et la photo du designer, Jean-Marc Gady… Ce nom me disait vaguement quelque chose…
En rentrant à la maison, je suis allée sur le net, chercher des infos sur lui. Oups, cela commençait mal… Un designer ayant collaboré avec des maisons aussi prestigieuses que celles mentionnées dans cet article, ne pouvait vendre ses créations bon marché…
Le lendemain, je me suis précipitée dans la boutique de déo. Mon cœur battait lorsque je me suis approchée du vase… J’ai caressé son long cou fin et doux. Il ressemblait à un cygne… C’était LE vase que je cherchais, sans nul doute… Un vrai chef d’œuvre. J’ai demandé son prix. A vase d’exception, prix d’exception… J’ai dû tressaillir un peu, parce que le responsable, d’un air quelque peu hautain, ne s’est pas gêné pour me balancer un « c’est un vase incroyable, rien à voir avec un vase en série de chez Ikea »… J’en ai eu les plumes froissées… Et sur le même ton, j’ai répondu « cela tombe bien, je n’achète pas chez Ikea »… C’était un mensonge, mais cela m’a fait un bien fou de voir la mine de ce prétentieux se renfrogner, devant mon aplomb…
Je suis sortie digne et droite, du magasin, mais dans la rue, je me suis effondrée, totalement dépitée… C’était tout moi, ça, d’avoir eu un coup de foudre pour l’œuvre d’un créateur reconnu… Comment se pouvait-il qu’un vase aussi sobre et minimaliste soit si vertigineusement onéreux ?
J’ai passé les jours suivants à chouiner à l’idée que mon immense vase en porcelaine trouve refuge dans une autre maison. Mon andalou, lui, plus pragmatique, et adepte du peu mais du beau, avait été pourtant clair : « on peut l’acheter, c’est une très belle pièce »… Mais moi, je ne pouvais m’y résoudre. C’était une folie, et si je suis souvent un oiseau entêté, je suis aussi un oiseau très raisonnable…
Il y a peu de temps, pourtant, j’ai repris espoir… C’était la période des soldes, et avec un peu de chance…
Dans la boutique, pratiquement rien n’était démarqué, et bien évidemment, mon vase adoré n‘échappait pas à la règle. Soupir…
Je déteste depuis longtemps les soldes… J’ai l’impression d’être maudite, pendant cette période. Lorsque je craque pour une petite robe estivale, c’est la seule à ne pas être soldée… Cet adorable sac en cuir ? Soldé, oui, mais dans une couleur trop moche, pas dans celle que je veux, un verre amande du plus bel effet… Oh les ballerines si jolies et habillées ! Soldées, oui, mais pas ma taille en stock… Bref, j’enrage toujours…
Alors finalement, que mon vase ne soit pas soldé, ce n’était pas vraiment une surprise… Maudite, je vous dis…
Il y a quelques jours, alors que mon mari rentrait à la maison, j’ai entendu mon fils s’exclamer « mais c’est quoi ce truc » ???
Je suis allée voir, et là, dans le salon, se tenait un carton gigantesque d’où s’échappait une quantité astronomique de papier bulle… Interloquée, je n’ai pu que répéter, moi aussi, « mais c’est quoi, ce truc » ???
Mon homme a plissé les yeux, et en souriant, a juste répondu « C’est Noël »…
Et là, je ne sais pas pourquoi, j’ai connecté de suite et toute émue, je me suis dit : « c’est mon vase »…
C’était bien lui… Le matin même, ma moitié d’oiseau était passé devant la boutique de tous mes désirs. Et chose incroyable, à ce moment là, le responsable était en train d’afficher une remise de 50% sur mon vase… Mon homme était aussitôt entrer l’acheter, et l’avait récupéré avant de rentrer…
Mon beau vase (ma photo un peu floue ne rend pas vraiment hommage à sa beauté…) n’a pas encore trouvé sa place définitive. Le temps que j’aille acheter ma branche de Manzanita tant convoitée, je lui ai offert une grosse fleur de gerbera… Et puis je l’installerai avec amour pour que mon entrée soit la plus belle de toutes…
Moi, je vous le dis, c’est vraiment Noël… Et Noël en juillet, cela a un charme certain…
Dites, vous avez fait le sapin ???
Le 1er février 2013 s’ouvrait mon blog, sur un 1er article, « mes amis perdus…«
Un an après, et 75 billets plus tard, je suis toujours là… J’ai retrouvé certains de mes amis perdus, partagé avec vous, connus ou inconnus des bribes de ma vie, ma 1ère chimio, la perte de mes cheveux, ma 1ère séance de rayons, et tant d’autres choses…
Il n’était pas question pour moi, de tenir le journal de bord d’un oiseau cancéreux… A la relecture de certains de mes articles, je me rends compte que j’ai quand même pas mal parlé de cette saleté de maladie… Il faut dire que depuis un an, elle prend tellement de place dans ma vie, que de ne pas l’évoquer semblait impossible…
Le 1er anniversaire de ce blog, c’est avec vous que je le fête, parce que, sans vous, lecteurs, je n’aurais peut être pas eu envie de continuer… J’espère vous avoir fait rire ou sourire, sans trop vous importuner…
Je compte bien continuer l’aventure en votre compagnie, et souffler avec vous encore, une 2ème bougie…
Si tout va bien (et je croise les plumes…), dans un an, mes séances de chimio seront toutes terminées…
Il y a un an, mon oncologue avait prévu, 6 séances de chimio, et 2 mois de rayons… 8 mois, en gros, dans une vie, cela me paraissait acceptable… Bon, en même temps, je n’avais pas trop le choix… Et puis, il y avait eu d’autres examens, et d’autres analyses… « Cela va être un peu plus long que prévu », m’avait il dit ensuite… « Vous allez avoir la totale »…
Donc, pour être précis, cela voulait dire 6 chimios, 2 mois de rayons, et une nouvelle série de 18 chimios, plus légères, certes, mais 18 quand même…
Le temps a passé… L’hôpital est devenu mon 2ème nid… J’y ai rencontré une équipe formidable, et encore, le mot est faible… J’y vais maintenant avec moins d’appréhension… Comme quoi, on s’habitue à tout… Et puis, en dehors de la maladie, plein de belles choses me sont néanmoins arrivées, comme un mariage, le mien…, une nouvelle terrasse, une nouvelle cuisine, une pseudo star croisée au hasard, un nouveau bracelet
pour remplacer le 1er, enfoui à jamais sous la dalle de ma terrasse, une rencontre inattendue qui a pas mal changé ma vie… et mille choses encore… Des petits bonheurs quotidiens, offrandes d’amour de ma famille…
Ce blog, depuis un an, a été pour moi, une vraie bouffée d’oxygène. Grâce à lui, et aussi à vous, j’ai eu l’impression d’être comme tout le monde, et d’avoir une vie sans appréhension de la mort.
Écrire de petites choses sans importance m’a fait oublier bien des maux. Les mots sont parfois le meilleur des remèdes…
Je suis heureuse d’avoir persévéré dans la création de ce blog, parce que, pour dire vrai, au début, je pataugeais quand même pas mal, avec WordPress…
Cette bougie, elle est pour vous… La lumière est encore loin, mais je l’aperçois, tout la bas, au bout du tunnel…
Et franchement, qu’est ce que c’est bon !!!…..
Depuis toujours, j’aime les palmiers…
Et ce qui me fait un peu enrager, ces temps ci, c’est que je suis entourée de voisins, qui en ont de superbes dans leur jardin… Oui, je sais, des palmiers à Genève, c’est un peu étrange, pourtant, croyez moi, certaines variétés rustiques s’acclimatent extrêmement bien, sous des cieux un peu frais… Sans parler de mes parents, qui en ont tout un bosquet, devant leur maison… Dépaysement total, à l’arrivée… Un supplice, pour moi, qui, lorsque je rentre chez moi, est en mal inassouvi de végétation luxuriante…
Alors donc, crise du moment, je veux mon palmier… Mais un vrai, pas un truc de 50 cm de haut, vous voyez, quoi… Le genre Trachycarpus fortunei ferait parfaitement l’affaire…
Pourtant, de beaux arbres, j’en ai dans mon jardin… De très très hauts, même… Mais ce n’est pas pareil…
Et surtout, c’est nettement moins glamour, avouez le…
Un palmier, c’est comme un air de vacances… Bon ok, pour être pile plume dans l’ambiance, je vous concède qu’il vaut mieux avoir la piscine à proximité, faire rentrer 20 m3 de sable blanc, et recruter un barman pour les jolis cocktails colorés… Mais mince, quoi, un palmier, c’est un bon début, non ???
Seulement voilà… Après avoir fait plusieurs paysagistes, l’affaire est plus compliquée que prévue… Des petits palmiers, c’est facile à trouver, mais de grands palmiers adultes, c’est une autre histoire… Le camion grue dans l’allée, le trou énorme à creuser, et tout le reste, ça refroidit considérablement les ardeurs en matière d’exotisme dans le jardin… Sans compter le coût que j’avais très très largement sous estimé…
Je me console donc avec mon cycas du salon, vaguement approchant, mais qui, bien entendu, ne supporte pas la comparaison…
Un jour, pourtant, c’est certain, pour moi aussi, devant mes fenêtres, un palmier agitera doucement ses palmes, tout près de la piscine aux reflets azurés… du barbecue familial…
Voilà, je suis maintenant de mauvais poil mauvaise plume…
Pourtant, c’est le début d’une belle année, je suis en vacances, et le ciel est bleu… Et si je ronchonne aujourd’hui, c’est de la faute de quelqu’un… De Carine, plus exactement… Carine, vous ne la connaissez pas ? Alors, je vais vous parler un peu d’elle… Carine est une expatriée aux USA, qui tient un blog…
Bon, jusque là, rien de vraiment extraordinaire… Sauf que moi, un jour, complètement par hasard, je suis tombée sur son blog… et je m’y suis abonnée, histoire de profiter d’un guide touristique à l’autre bout du monde, de regarder de chouettes photos de trucs parfois improbables, et de pouvoir lui chiper sans aucune mauvaise conscience, des petites recettes sortant de l’ordinaire…
Carine, dans un billet qu’elle vient de publier, annonce que la belle aventure est finie… Alors bon, ok, un nouveau job, moins de temps en perspective, tout cela est compréhensible, du moins dans une démarche de publication moins régulière, mais tout arrêter, ça ne va pas, non ?????
Non, parce que, il faut quand même, Carine, que je t’explique certaines choses…
J’ai un cancer du sein, et pas des neurones… Pourtant, certains jours, je fonctionne tellement au ralenti, du genre, légume végétatif, qu’il pourrait y avoir légitimement un doute… Et bien, grâce à ton blog, je crois pouvoir dire que j’ai progressé intellectuellement, malgré tout !…
C’est à toi que je dois de situer maintenant le Zilker Park, Cranberry Lake Preserve, La Longhorn Cavern et la Hamilton Pool Preserve (que j’aimerai beaucoup voir en vrai …) d’avoir admiré de superbes couchers de soleils, dans des endroits que je ne verrai peut être jamais, et dégusté virtuellement des cupcakes hallucinants…
J’ai suivi ton déménagement, senti ton blues d’avoir quitté NYC, et vécu, presque en temps réel, ton installation au Texas… Et maintenant, ???
C’est étrange, parce qu’il y a peu de temps encore, alors que je faisais quelques courses, dans mon supermarché préféré, j’ai pensé à toi… En voyant les magnifiques pyramides de fruits exotiques, avec, tout en haut les plumets des ananas, j’ai regretté de ne pas avoir pris mon appareil… Et tu sais pourquoi ? Pour juste te prouver que Fairway n’a peut être pas la 1ère place !!!…
Pour que tu ne fermes pas tout, est ce que tu crois, que si j’essayais de te soudoyer à coups de plaquettes de chocolats suisses, en vol direct, GVA / AUSTIN ça marcherait ??? Non parce qu’avec mes petites ailes, tu sais, je peux faire des miracles…
Très égoïstement, il est vrai, j’aimerai que tu continues à publier des billets, même épisodiquement … Mais si cela n’arrive plus, je te souhaite bon vol, dans ta nouvelle vie…
Je suis heureuse d’avoir croisé ton chemin un petit bout de temps… Bisous à toi et merci de ce partage.
Je ne doute pas que dans la vraie vie, tu donnes beaucoup…
Pour rencontrer Carine (et l’inciter à rester parmi nous…) c’est par ici :
en français : http://mavieenamerique.wordpress.com/
en anglais : http://bookscupcakescats.wordpress.com/
Il y a un an, juste avant Noël, la nouvelle de mon cancer bouleversait ma vie, et ma façon de voir les choses…
Un an après, je suis toujours là, et m’accroche, comme une hirondelle sur son fil, à cette précieuse vie qui est la mienne, et pour longtemps encore, je l’espère…
Parce que 2013 a été une année éprouvante, autant moralement que physiquement, aujourd’hui, je décide, que 2014, sera MON année… Une année chaleureuse, heureuse, rieuse, harmonieuse, amoureuse, aventureuse, fameuse, rêveuse, gazouilleuse, voyageuse, et tout plein encore de jolies choses en euse !!!…
Je vous souhaite la même chose, – pour vous, amis ou inconnus, qui me suivez de loin ou de près, oiseaux de passage, ou fidèles animaux de Tolu…- du bonheur plein les plumes, et le sourire au bec…
Vos mots, vos encouragements, ont été pour moi, d’un grand réconfort, probablement plus, d’ailleurs, que vous ne pouvez l’imaginer… Je n’ai pas toujours répondu, à cause de la fatigue ou de la lassitude, mais j’ai le cœur tout plein de reconnaissance…
A bientôt de vous retrouver…